Féminin et maternité / Masculin et paternité

Tout comme les rapports femme/ homme, la maternité et la paternité ont bien changé et la famille en tant qu’institution se dilue dans une société des individus. On observe tout autant des couples à l'ancienne que d'autres disruptifs. Et les nouvelles générations s'emparent des questions de genre pour proposer d'autres identités. Les unes et les autres oscillent entre conviction assurée et questionnement désemparé. Une époque extrêmement stimulante pour un clinicien, dès lors qu'il sera à la fois inventif et attentif à la manière dont chacun et chacune construit sa vie d'adulte.

Comment l'identité des mères se construit- elle ? Comment le féminin prend-il place dans ce processus ? De quelle manière le féminin et le maternel s'intriquent-ils ? Voilà, au delà des symptômes, ce qui animent des femmes et les poussent à consulter, à propos de leur désir, de l'amour ou de la sexualité. "On ne nait pas femme, on le devient" nous dit Simone de Beauvoir traduisant ainsi le poids des injonctions sociales les concernant. Le chemin qui se propose, dans le cabinet de José Polard à Caen, dépasse cette déconstruction pour trouver et exprimer son propre style féminin.

Devenir mère résulte d'une transformation intérieure profonde, qui mobilise une histoire toute entière. Ce devenir mère parait plus compliqué dans ce monde contemporain, ou alors nous écoutons mieux les mères, au delà de l'idéalisation projetée par la société! Nous sommes particulièrement attentif à deux aspects de la maternité plutôt fréquents: l'excessive préoccupation maternelle et la difficulté maternelle. 

La difficulté maternelle rend compte de l’ensemble des manifestations de souffrances psychiques susceptibles de survenir au cours de la grossesse ou à la suite d’une naissance, et qui viennent empêcher la femme de devenir, se sentir et se reconnaître mère. Ces difficultés entravent également la mise en place et la bonne qualité des relations avec son bébé.

Nous faisons le constat de la fin de la domination masculine, du moins dans les sociétés occidentales, même si certaines séquelles perdurent encore ; une fin qui finalement suscite peu de regrets, y compris chez les hommes tant cette domination contraignait tout le monde, y compris ses supposés bénéficiaires. Reste beaucoup d'interrogations masculines, en ce début de siècle, qui traduisent une réelle incertitude à devenir un homme.

Le genre masculin est fortement questionné au niveau de la société, attaqué même parfois. Selon les générations, être un homme diffère et de beaucoup. Et quant à la paternité, nous sommes passés du "pater familias" au "papater familias".

Nous distinguons pour chaque homme le fait d'accepter, ou pas, de devenir père et le fait de consentir, ou pas, à exercer une fonction paternelle, laquelle est plus incertaine qu'avant. "C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche" nous dit le peintre Pierre Soulages. le travail psychique que nous proposons partira de cette base.